09 juil.
"Valse avec Bachir", la thérapie par le cinéma
Par Julie Buk Lament, Critiques
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l'avis de Julie |
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C’est d’abord, dès ses premières minutes, un choc visuel. On n’avait jamais vu. C’est très vite l’image de la guerre avec celle de ces chiens assoiffés de sang qui courent dans les rues de Tel Aviv, bousculant tout sur leur passage, les hommes, les femmes, les enfants, les chaises.
Puis la violence laisse place à une discussion entre deux amis, accoudés à un bar. Un rêve, celui d’un ancien soldat israélien qui était chargé d’abattre les chiens à l’arrivée des troupes dans les villages palestiniens. Car il fallait les taire. Ce rêve, ce tumulte réveille alors les angoisses de Ari Folman. Il y était, lui aussi, au Liban, en 1982. Mais pour lui, c’est l’amnésie la plus totale. Puis, c’est son rêve. Ce n’est pas celui des 26 chiens assoiffés de sang. C’est celui de trois soldats, jeunes et beaux, qui sortent de la mer, la nuit, face à un immeuble criblé de balles. Les fusées lumineuses éclairent le ciel. Il y a un décalage entre le sentiment de paix qui émane d’eux et ces femmes en pleurs qu’ils croisent, plus tard, au détour d’une rue.