Box-office France semaine 24: les blockbusters s'imposent

Par Jérôme, vendredi 17 juin 2011 :: Box-office cinéma :: #1220 :: rss

Avec 5 films dans les 5 premières positions du Top il s'agit d'un véritable hold-up des films US sur la fréquentation des salles en France. Cette semaine c'est au tour de Limitless de démarrer très fort avec une excellente moyenne de 1 111 s/c dopée par le week-end de 3 jours. Les 800 000 entrées en fin de carrière sont largement à sa portée je doute par contre qu'il atteigne le million mais qui sait...
Low Cost est le premier film Français de cette semaine mais pas vraiment de quoi se réjouir car avec 518 s/c et un tout petit 145 000 entrées en 1ère semaine le film risque de ne pas dépasser les 300 000 entrées. Une catastrophe en fait. Monsieur Papa fait mieux mais ses 500 000 entrées en fin de carrière ne sont pas non plus le signe d'un succès...
Dans la série catastrophe on peut également noter le démarrage déplorable de The Prodigies (qui a coûté une fortune !) qui ne cumule qu'un petit 89 000 entrées sur une combinaison serrée de 282 copies.

1	X men : le commencement (-43%, 2)	533 751	1 471 455
2	Pirates des caraibes la fontaine... (-42%, 4)	508 411	3 936 839
3	Very bad trip 2 (-37%, 3)	415 276	1 876 531
4	Limitless	340 053	340 053
5	Minuit a paris (-26%, 5)	151 742	1 431 742
6	Une separation	151 217	151 217
7	Low cost	145 549	145 549
8	Monsieur papa (-43%, 2)	128 197	353 617
9	Le chat du rabbin (-30%, 2)	120 678	293 738
10	The tree of life (-39%, 5)	104 575	726 194
11	The prodigies	89 083	89 083
12	London boulevard	84 041	84 041
13	La conquete (-41%, 4)	79 903	641 427
14	Fast & furious 5 (-39%, 6)	76 637	2 459 850
15	Le gamin au velo (-21%, 4)	73 955	376 735

Commentaires

Ralph McReiss, le dimanche 19 juin 2011 à 13:26 :: site

Il y a eu quand même un gros problème au niveau de la promotion de "The Prodigies" car j'ai plus vu / entendu Kad Merad pour son médiocre téléfilm "Monsieur Papa" à 2 M de budget que les réalisateurs et producteurs de "The Prodigies" à 20 M de budget (à vrai dire, je les ai peut-être manqué, mais je ne les ai vu nulle part). A ce niveau, on ne se contente pas d'affiches sur les arrêts de bus, d'une pop-up sur Allociné, et de croiser les doigts.

C'est dans ce type de situation que l'on voit qu'avoir une maison de production efficace est absolument essentiel dans la création puis la survie d'un film. Même si les opus suivants n'ont pas cassés la baraque (ça restera toujours mieux que 200.000 en fin de vie), "Arthur et les Minimoys" avait parfaitement été lancé par Besson et le film avait été un succès. Pourquoi ? Non pas parce qu'il s'agissait d'un réalisateur reconnu, mais parce que la promotion avait été mené d'une main de maître bien avant le début de la production (livres, produits dérivés, association avec BNP, le tout alors qu'il s'agissait d'un projet créé absolument ex-nihilo).

Jérôme, le dimanche 19 juin 2011 à 14:03 :: site

@Ralph: il y a un peu de vrai dans ce que tu dis mais la promo de The Prodigies a été importante surtout sur la cible visée: jeune adulte un peu geek.
Il y a eu des jeux, du teasing, pas mal de partenariat etc. Surement pas assez vu le résultat catastrophique du film.

Ralph McReiss, le dimanche 19 juin 2011 à 22:24 :: site

Le problème c'est qu'en France on ne fait pas un carton sur une cible précise, excepté pour les films pour enfants; c'est ce qui sclérose la production cinématographique nationale qui doit en plus faire face à des frais grandissants)

Comme je l'ai déjà écrit ici, je pense qu'une bonne promotion se base évidemment sur la capacité à définir sa cible. Malgré tout, dès lors qu'un budget dépasse 7 - 8 millions d'euros (pour une production dans la langue de Molière évidemment), il est impératif d'élargir le champ promotionnel.

Il est absolument contre-productif de placer 20M d'euros dans un film si, derrière, il n'y a pas les moyens permettant d'investir au moins un quart à un tiers (c'est un minimum) de la production totale en promotion. La promotion d'un film aux Etats-Unis, même pour une petite production, représente de 30 à 60% de la production totale. Et le marché français n'est pas moins compétitif que son cousin d'outre-Atlantique.

La publicité, ça n'est pas forcément des jeux (auxquels personne ne joue) et du teasing sur la toile, ni même des affiches. Pour un film tel que "The Prodigies", ça aurait été de signer un accord avec l'éditeur pour rééditer en grande pompe le bouquin dont est tiré le film et soutenir agressivement et financièrement sa promotion (évènement dans les librairies de quartier, à la FNAC), lancer la création d'une bande dessinée ou d'un dessin animé co-produit par M6, de produits dérivés, d'initier un happening à New-York (un des lieux de l'histoire) pour créer un buzz sur internet. Bref, des initiatives concrètes et inscrites dans le réel, pensées des années en amont de la production. Bien-sûr, ce type de promotion n'aurait sa raison d'être que parce qu'il s'agit avant tout d'un produit exportable; et il est évident que les diffuseurs étrangers commenceront à être intéressés à partir du moment où le film aura été un succès dans son pays d'origine.

Oui = cela coûte excessivement cher. Mais il faut savoir que plus on investi dans un film, plus il faut avoir les reins assez solides pour soutenir une importante campagne de promotion (qui, pour les dessins animés, les BDs et autres produits dérivés, peuvent même être largement bénéficiaires, on ne manque pas d'exemple à ce sujet).

Ce qui est surtout dommage, c'est que la France n'a aucune excuse pour ne pas réussir dans les films d'animation : il n'y a pas de barrière de la langue, puisqu'ils peuvent être doublés facilement, et elle abrite parmi les meilleurs techniciens au monde.

Alors soit, les moyens manquent toujours. Mais pour un produit potentiellement international, inutile de se limiter aux frontières hexagonales. Refn ne se gène pas pour faire du pied aux pontes russes pour produire ses films, je ne vois pas pourquoi les réalisateurs français ne le feraient pas (il y a clairement et indéniablement un manque d'initiative pour attirer les investisseurs étrangers dans le monde de la production française).

Bref.